mercredi 17 octobre 2012

Les premiers flocons sont tombés... il est temps de rentrer


A Fairbanks, il neige depuis dimanche et les températures ne dépassent maintenant plus la barre du zéro. La neige est toute fine. Il paraît qu'il n'y a pratiquement jamais de gros flocons, car il fait trop froid. Ces jours il faisait environ -6° la journée. Pour moi c'est comme le milieu de l'hiver! Mais aujourd'hui, le fils d'une amie disait: "On fait un gros tas de neige, et quand ce sera vraiment l'hiver, on pourra en faire un igloo"! Eh oui, on est tout de même en automne. En plein hiver, ici, il peut faire jusqu'à -40°. J'ai de la peine à imaginer ce que cela veut dire.


Ces dernières semaines je suis restée plus tranquille. Moins d'aventures, une ambiance plus familiale. C'était aussi l'occasion de connaître la vie ici, au quotidien.

Pour moi la boucle est bouclée. Les paysages ont repris leur couleur blanche (la neige et la glace resteront jusqu'au printemps prochain). Je m'envole demain pour la Suisse. La tête pleine de souvenirs et d'images de paysages, d'animaux et de personnes incroyables. J'espère bien revenir!

Merci de m'avoir suivi sur mon blog!

mardi 16 octobre 2012

L'objet de la semaine: la courge


L'hiver est arrivé à Fairbanks et avec lui ses courges de toutes sortes! A la fin du mois, Halloween ravira petits et grands. Les rayons des magasins débordent de bonbons et déguisements de fantômes ou de sorcières. Et les habitants commencent à mettre leur courge sur le pas de la porte. L'occasion aussi de cuisiner de la courge, en salé mais surtout en sucré!

Moi je me souviens avec délice du gâteau à la courge de ma grand-maman. C'était toujours un peu spécial, parce qu'elle n'en faisait pas souvent. Il faut dire que cela demandait pas mal de travail: cuire la courge, la presser... On savourait d'autant plus cette friandise qu'elle était rare et qu'elle avait demandé beaucoup d'effort.



Et bien les Américains ils se prennent moins la tête. On peut acheter ici la purée de courge en conserve. Facile! Avant cela on mélange le sucre avec de la cannelle et du clou de girofle, puis on rajoute des oeufs et du lait condensé (qui s'achète aussi en conserve). Et on verse le tout dans une pâte aussi déjà toute prête qui a le goût des speculos. Ensuite hop au four et après on se régale!

A noter qu'ici la courge se décline en cupcakes, muffins, cookies, etc... On ne sait plus où donner de la tête!

jeudi 11 octobre 2012

Vive les cabanes au fond des bois

En Alaska, se loger revient extrêmement cher. Tous les hôtels et bed and breakfast sont hors de prix. Du coup, pendant la belle saison, beaucoup de gens optent pour le "RV", le camping car. Comme c'est le pays du outdoor, il existe des modèles de toutes les tailles. Ils sont très chers (40 000 dollars, voire plus, m'a-t-on dit). Beaucoup de retraités vendent par exemple leur maison pour s'en acheter un. Ben oui, c'est une maison sur roue:





Pour les plus fauchés, il reste le camping sous tente. L'avantage, c'est qu'ici on peut camper PARTOUT. Il faut juste faire attention aux ours et être prêt à toutes les conditions (en particulier la pluie et le froid). Moi dans ma vie, je n'ai jamais beaucoup campé parce que je n'aime pas ça. Et bien, après l'Alaska, je peux dire que je n'aime toujours pas ça.

D'abord la tente est toujours trop petite. Il faut se contorsionner pour installer son sac de couchage, son matelas, se changer, laisser les chaussures sales dehors, et c'est au moment où on est enfin emballé-saucissonné-prêt à roupiller qu'on réalise à choix:

1) qu'on ne s'est pas brossé les dents
2) qu'on a de nouveau besoin de faire pipi parce que, à choix:
a) on a bu trop de bière
b) on a bu trop de thé
c) on a n'a pas osé y aller à cause des ours

Après, même si on est emballé, il y a TOUJOURS un petit filet froid qui passe quelque part. Le pire? C'est avoir le nez froid. Et je ne parle pas des pieds.

Oui, je sais, ça ne fait pas très aventurière de faire une telle confession. Mais je n'y peux rien, je n'aime pas camper, surtout quand il fait froid et qu'il pleut.


 
Heureusement, il existe encore une autre alternative pour les petits budgets: les cabines. Comme les cabanes de montagne en Suisse, ce sont de petites maisons en bois, pour certaines perdues au milieu de nulle part et pour d'autres accessibles en voiture. Mais contrairement à la Suisse, elles ne sont pas gardiennées. Quand tu réserves une cabane, elle est pour toi et tes amis/ta famille. Et cela ne coûte vraiment pas cher (25 dollars la nuit pour la plupart). Elles sont équipées de manière simple (fourneau, table, chaises, espaces pour dormir) et il faut tout amener: bois, nourriture, sac de couchage, petite matelas, etc. Moi j'adore!






Je m'étais rendue dans une en avril à ski de fond, et on a remis ça avec deux copines et leurs enfants le week-end passé (pas à ski de fond, en voiture!). Pas besoin de faire la gymnastique pliée en six, pas de courant d'air. Je milite à fond pour le développement de la cabane en bois!




vendredi 5 octobre 2012

L'art des Natives

L'Alaska, c'est aussi le pays des Natives. Et je n'en ai pas beaucoup parlé jusque là. Il faut que je me rattrape!

Depuis l'Europe, on imagine que les premiers habitants de l'Alaska sont des esquimaux qui habitent tous dans des igloos. C'est un peu plus compliqué que cela, je n'ai d'ailleurs de loin pas tout assimilé! Les "Natives", comme on les appelle ici, sont d'abord constitués de tribus très différentes. Mais il est vrai que ce sont eux qui, il y a des centaines d'années, ont développé des techniques imparables pour faire face au froid polaire et chasser dans des conditions extrêmes. Sans leur savoir-faire, les Russes et les Américains n'en auraient pas mené large et n'auraient pas fait fortune avec la fourrure des pauvres loutres et autres bestioles à poil super chaud.

Par exemple, voilà l'ancêtre du goretex (ils ne connaissaient pas le rose ;-)):




Ou une combinaison de plongée, à faire pâlir d'envie le commandant Cousteau:



Des lunettes de soleil (il y a juste une toooouuuuute petite fente pour laisser passer le moins de soleil possible mais quand même voir):


Des habits de poupée trop mignons (comme ça, même les poupées elles n'ont pas froid):


Une spatule en bois rigolote (rien à voir avec le froid, mais elle est sympa):



(tous ces objets viennent du Sheldon Jackson Museum de Sitka)

Quand je suis venue pour la première fois en avril, et que j'ai découvert ce monde polaire, c'était un univers qui s'ouvrait. En Europe, on voit très peu de ces objets et je ne connaissais pas du tout le monde des inuits.

J'ai en particulier craqué sur leurs peintures colorées, produites par les tribus du sud-est de l'Alaska, principalement les Tlingit et les Haida.





(photos prises au State Museum de Juneau)

 

(Village Street, Juneau)

Elles sont en fait réalisées sur un mode très régulier: il existe des formes de base qu'ils peignent en premier en noir (les contours, sorte d'esquisse). Puis, ils ajoutent les couleurs: d'abord le rouge, puis le bleu-vert (à moins que ce soit l'inverse!). A partir de ces règles fondamentales, la créativité est totale. Ce qui est super intéressant, c'est que cette technique a survécu à des centaines d'années. Aujourd'hui, les artistes tlingit-haida produisent des ouvres contemporaines respectant ces règles de base. D'un point de vue européen, l'idée semble bizarre: est-ce de l'art ou de l'artisanat?

A Sitka, un gouverneur, soucieux de sauvegarder le patrimoine native, a créé au début du 20e siècle un parc à totems. Il a fait rapatrier des dizaines de totems qui tombaient en ruine dans différents villages des îles du sud-est et les a placés dans un magnifique parc de forêt humide.




Ces totems font partie de la vie sociale des Natives. Ils racontent des histoires, relatent un fait historique, rendent hommage à une personne décédée, etc. Une sorte de pilier public.

Ce parc à totem a été placé là où les Russes et les Natives se sont battus au début du 19e siècle à Sitka. En 1802, les Tlingit ont gagné puis en 1804 les Russes, épaulés par d'autres Natives (les Aléutiens, du sud-ouest), ont finalement remporté la bataille et envahi l'île Baranov.  


Le casque d'aigle de Katlian, le chef des Tlingit lors de la bataille de 1804. Chez les Tlingit, si j'ai bien compris, il y a deux clans principaux: les aigles et les corbeaux.

J'ai rencontré Tommy, qui a grandi à Ketchikan une autre île du sud-est, et qui a un atelier et une galerie d'art à Sitka. Tommy est sculpteur de totems. Aujourd'hui, il arrive à vivre de son art. Il reçoit des commandes, publiques ou de particuliers, qui lui demandent de raconter une histoire. En respectant les règles de base, il sculpte des troncs de différentes tailles et perpétue ainsi la tradition des ces ancêtres tout en intégrant des considérations actuelles. L'art native est bel et bien vivant.

mercredi 3 octobre 2012

L'objet de la semaine: la lampe frontale




Quand je suis arrivée en juillet à Fairbanks, il ne faisait plus ou moins nuit qu'entre minuit et deux heures du matin environ... Il n'y avait pas besoin de se soucier des lumières ou de craindre de se faire prendre par la nuit.

Les choses ont bien changé depuis. Chaque jour voit six minutes de soleil en moins! A cette vitesse, il fait maintenant nuit à 20h et on sent vraiment l'hiver arriver, d'autant plus que les températures négatives, en tous cas la nuit, sont maintenant quotidiennes.

J'ai donc investi dans une lampe frontale. Car maintenant quand je rentre d'un souper dans le quartier, si je suis à pied ou en vélo, il fait nuit noire et il n'y a pas d'éclairage public. Le bon côté de tout ça, c'est que l'autre soir je suis rentrée avec une aurore boréale au-dessus de la tête. Magnifique!

Et l'autre point positif c'est que j'ose rentrer seule la nuit! Je n'ai plus peur du grand méchant loup.

lundi 1 octobre 2012

Forêt de pluie



Comme me l'a gentiment fait remarquer une amie biologiste, il est difficile de trouver une forêt tropicale en Alaska. Par définition ce genre de forêts se trouvent dans les régions... tropicales ou équatoriales. J'ai bêtement traduit "rainforest" par forêt tropicale mais dans ce cas il s'agit plutôt de forêt humide.

Après cette minute verte, j'en profite pour préciser que j'apprécie les commentaires (remarque, correction, complément...) C'est un blog, j'écris mes impressions subjectives et j'essaie d'être la plus correcte possible quand je livre des infos. Mais j'écris aussi parfois vite, sans forcément passer des heures à faire des recherches, ce qui explique aussi les fautes d'orthographe. Toute précision est bonne à prendre. Anyway, merci de me lire!

samedi 29 septembre 2012

Sitka, ses forêts, son port...

Après Juneau, j'ai donc visité Sitka. J'ai adoré cette petite ville située sur l'île Baranov, du nom du premier gouverneur russe d'Alaska, entre autres très actif dans l'émulation commerciale de la fourrure de loutres de mer. Les Russes ont quitté depuis longtemps la région, mais l'âme russe plane encore, comme à Juneau. Dans les magasins touristiques, mais aussi dans l'église orthodoxe ou encore dans la maison de l'évêque:



Aujourd'hui, Sitka voit aussi déferler des touristes de croisière mais a su garder une atmosphère authentique qui m'a beaucoup plu. J'ai craqué sur ses petits cafés sympas, sa librairie avec une excellente sélection de livres, sa radio corbeau ou ses marches dans la forêt humide:









Mais ce que j'ai préféré ce sont son parc aux totems tlingit, j'y reviendrai, et les docks de son port à l'intense activité économique. Le jour de mon arrivée le soleil a enfin fait son apparition et la lumière sur le port était magnifique. Eh oui, j'ai à nouveau adoré ces petites maisons en bois!